« Ma cheminée est un théâtre

Où l’on ne joue qu’un seul auteur, le feu

J’ai pris ma place devant l’âtre

C’est un spectacle pour les vieux… »   (Ma cheminée est un théâtre, 2000 album « Embarquement immédiat »

Dans nos régions septentrionales où le climat n’est pas encore vraiment printanier, les vieux que nous sommes (si, si !) sont heureux de disposer d’une cheminée et de pouvoir ainsi se « régaler de flammes » comme le disait Claude un peu plus loin.

Le 23 avril, nous étions pourtant dans un vrai théâtre, le Théâtre de l’Atelier à Paris pour nous « régaler » de la pièce de Charif Ghattas « Ici Nougaro » dont c’était la dernière, après avoir été créée à Marseille et interprétée plus de six semaines à Paris.

Je voudrais d’abord vous dire la joie que j’ai eue à retrouver un certain nombre d’amis de l’Association, venus de Paris et de la région parisienne, mais aussi de Loire-Atlantique, de Lorraine  et de Bourgogne, sans oublier nos « cousins belges ». C’est toujours un plaisir réel de se retrouver entre amis, même si c’est à chaque fois trop court.

Je ne vous parlerai que brièvement de la pièce car notre amie Isabelle m’a fait parvenir le compte-rendu de ses impressions dont elle écrit qu’elles n’engagent qu’elle, mais je pense que ce n’est pas tout à fait exact, car la majorité des spectateurs étaient enthousiastes et les acteurs ont eu droit à de nombreux rappels. J’écris « les acteurs » car, même si Grégory est le seul à parler durant toute la pièce, l’accordéoniste Lionel Suarez (qui a participé entre autres au dernier disque de Claude «  la note bleue ») ne dit pas un mot mais donne pourtant la réplique à Grégory à travers sa musique toujours expressive.

Personnellement, ce sont les passages chantés qui m’ont le plus ému, l’évocation de Claude sur scène est saisissante, j’ai particulièrement aimé l’extrait de Vie Violence , peut-être parce que la musique est due à un autre accordéoniste, Richard Galliano qui en a enregistré de nombreuses versions sous le titre Tango à Claude, la première est sortie en 1993 sur l’album « Viaggo »  avec la participation de deux autres compagnons de route de Claude, le contrebassiste Pierre Michelot et le batteur Charles Bellonzi, et de l’immense guitariste Bireli Lagrene.

A la fin de la pièce, nous avons eu le plaisir de discuter avec Grégory qui est quelqu’un de très dynamique et de très direct. Je l’ai interrogé sur la tournée prévue pour 2024, mais, pour l’instant, les dates et les lieux ne sont pas encore fixés. Bien entendu, je ne manquerai pas de vous informer pour que vous puissiez vous faire votre propre opinion en allant voir cette pièce près de chez vous.

Pour le reste, vous trouverez le compte-rendu d’Isabelle en pièce jointe. Je l’en remercie bien sincèrement et voudrais simplement ajouter que, contrairement au « héros » de la pièce, Mathias, qui n’existe réellement que quand il est l’interprète de Claude, Isabelle n’est pas vraiment « inconnue au bataillon ». C’est une interprète très sensible de Barbara bien sûr, mais aussi de Claude. Nous avons pu notamment l’écouter interpréter Claude à Cîteaux et à la Mairie du 9 ème arrondissement de Paris.

Pour les Parisiens et assimilés, je voudrais mentionner un concert intitulé « Intime convictions » (sic) au cours duquel le chanteur Eddy Maucourt interprètera les chansons « confidentielles et engagées de Claude », accompagné par Dominique Fauchard au piano, Anthony Debray aux percussions, Dominique Verhnes au saxophone et à l’accordéon.

Cela se déroulera le jeudi 1^er juin à 21 h au Club « Les 2 pianos » 136 rue de Lourmel 75015.

Merci à l’ami Gilles d’avoir attiré mon attention sur cet événement.

Je voudrais maintenant revenir sur deux sujets que j’ai abordés dernièrement.

D’abord le décès de Marcel Amont le 8 mars dernier. Il fut l’un des premiers interprètes de Claude. Il y a eu quelques hommages à la télévision et, à cette occasion, notre ami Eric m’a fait parvenir le lien suivant pour accéder à une des pépites de You Tube : une émission de la « troisième chaîne » diffusée pour la première fois en 1981 entièrement interprétée en béarnais (avec des sous-titres !).

Un des invités retiendra particulièrement notre attention : Claude lui-même qui apparaît vers la trente-cinquième minute de ce document.

C’est savoureux et émouvant en même temps.

MARCEL AMONT à Bosdarros chante en béarnais - Hommage suite au décès du chanteur ce 8 mars 2023 - YouTube

Nous avons aussi étudié le thème de la prison et de l’enfermement chez Claude.

Il se trouve qu’il y a quelques jours, dans le cadre de l’émission de David Koperhant « Pour qui sonne le jazz », TSF Jazz a eu la bonne idée de rediffuser l’émission intitulée (cela vous rappellera quelque chose) « Quand le jazz se lève sur Sing Sing »

Cela commence par la description de cet endroit sinistre, se poursuit par l’évocation d’une chanson de Bessie Smith qui lui est consacrée  « Sing Sing Prison Blues » enregistrée en 1924 et le rappel de concerts qui ont été donnés dans cette prison, notamment par Eddie Palmieri, spécialiste de musique latine  et par le bluesman BB King.

Cette séquence se termine en apothéose avec la chanson de Claude Sing Sing song.

Pour Qui Sonne Le Jazz - Programmes et podcast - TSF Jazz : la première radio jazz de France

Essayons aussi de terminer en apothéose avec notre séquence « la question du mois »

Le mois dernier, je vous avais demandé de me citer (outre Bardot ou Birkin) le nom de trois actrices célèbres qui apparaissent dans les chansons de Claude.

Je remercie et félicite tous ceux (de plus en plus nombreux) qui m’ont adressé des réponses que je dois dire toujours pertinentes à un titre ou à un autre. 

En fait, telles les trois mousquetaires réapparus récemment dans notre actualité cinématographique, les actrices recherchées sont au nombre de quatre.  

Chronologiquement, il y a d’abord eu Marilyn Monroe à qui est consacrée la chanson pour Marilyn de 1963 :                               

« Marilyn, Marilyn

Quel est le film, le scénario

Qu’il te faut tourner de nouveau ?

Et dans quel néant s’illumine

Le néon de ton nom Marilyn ? »

Inspiré par Cocteau, Claude évoque ensuite Marlene Dietrich dans La pluie fait des claquettes (parue en 1968 sur le même 45 tours que Paris mai) :

« Aussi douce que Marlène,

Aussi vache que Dietrich,

Elle troue mon bas de laine

Que je sois riche ou pas riche  

La troisième actrice citée par Claude est l’héroïne du film de Joseph Mankiewicz La comtesse aux pieds nus : Ava Gardner.

Elle apparaît dans Le gardien de phare  (1987, album «  Nougayork ») :

«  Sa sirène de cinéma

C’est une affiche d’Ava Gardner

Scotchée au mur grandeur nature »

En 1993, il n’est pas étonnant de retrouver Paulette Goddard dans une chanson consacrée à celui qui fut son mari : Façon Chaplin :

«  C’est la dernière image du film

Les temps modernes

Charlie Chaplin

Avec la p’t’it’ Paulette Goddard

Main dans la main

Ils se barrent »

A propos de la « p’tit’ Paulette Goddard », j’ai été surpris récemment d’apprendre quel fut son quatrième et dernier mari (Chaplin était déjà le deuxième ). Il s’agit de l’écrivain allemand Erich Maria Remarque qui avait fui l’Allemagne suite à ses démêlés avec les nazis qui avaient fait brûler son roman pacifiste A l’Ouest rien de nouveau.

 La question de ce mois concernera une des autres passions de Claude : la cuisine et la gastronomie.

Pourriez-vous citer le nom des deux grands chefs qui apparaissent dans les chansons de Claude ?

En attendant vos réponses, je vous adresse toutes mes amitiés. 

N’oubliez pas de lire le superbe compte-rendu d’Isabelle.

Raymond Lernould

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